La trame noire : qu’est ce que c’est ?

La trame noire : Ou comment rallumer les étoiles ?

Née dans le sillage de la Trame Verte et Bleue, Le terme “trame noire” ou “trame sombre” est un sujet récurrent dans les discussions et préoccupations quand il est question d’érosion et de préservation de la biodiversité.

Mais de quoi s’agit-il ?

C’est un ensemble connecté de réservoirs de biodiversité nocturne et de corridors écologiques pour différents milieux nécessitant un niveau d’obscurité important.

Plus simplement, c’est finalement prendre en compte le paysage nocturne et les besoins d’obscurité des espèces qui vivent la nuit et qui sont impactées par la pollution lumineuse.

Il s’agit donc de préserver “la nuit” de nos éclairages artificiels et c’est un sujet que la municipalité souhaite porter à réflexion dans les prochains mois.

Les effets de la pollution lumineuse sur le vivant :

De nos jours, les impacts de l’éclairage artificiel sur le vivant sont de plus en plus étudiés et la pollution lumineuse est reconnue comme étant un élément fragmentant du paysage nocturne et entraînant la disparition de l’habitat nocturne, essentiel à de nombreuses espèces.

30% des vertébrés et 65% des invertébrés vivent en partie ou exclusivement la nuit.

En effet, par un pouvoir d’attraction ou de répulsion selon les espèces, la lumière artificielle nocturne perturbe les déplacements de la faune.

Ainsi, certaines seront inévitablement désorientées vers des pièges écologiques (insectes) , et d’autres (chauves-souris, hérissons …) verront leur habitat se dégrader ou disparaître (Picchi et al., 2013).

Depuis peu, il est également démontré que l’éclairage nocturne peut constituer des zones infranchissables pour certains animaux à l’échelle d’un paysage (Van Grunsven et al., 2017). Au final, cette lumière artificielle touche tous les groupes biologiques et tous les milieux (terrestres, aquatiques, marins…).

ALORS ? QUELLES SOLUTIONS ?

De plus en plus de collectivités pratiquent la coupure en cœur de nuit. Cette extinction partielle est une avancée pour lutter contre la pollution lumineuse mais n’est pas suffisante pour prendre en compte la biodiversité très sensible à l’éclairage en période d’aube et de crépuscule.

Il faut donc se poser les bonnes questions pour éclairer ce qu’il faut, quand il faut et où il faut. À l’échelle d’une commune, il est préférable de travailler sur son éclairage à la manière de la gestion différenciée des espaces verts, en se basant sur les besoins humains et les enjeux biodiversité de son territoire et en ayant une approche par secteur. Voilà les éléments que nous seront amenés à considérer prochainement pour réaliser au mieux cette trame essentielle.

A Suivre …